La famille Monod

Présentation

La Tribu : formule immanquablement reprise par les média lorsqu’ils évoquent l’un des membres de la famille Monod ; aussi bien dans le but d’apprécier l’influence déterminante qu’elle exerça sur sa formation intellectuelle et morale, que la force d’âme qu’il lui fallut pour s’en déprendre.

Mythe ou réalité ? Voilà l’avatar en ligne de cette « famille maraboutique », ainsi que la désignait l’un de ses représentant, Théodore Monod. La vocation de ces pages est d’abord familiale : elles veulent avant tout contribuer à maintenir et promouvoir les liens entre les membres d’une nombreuse parentèle, aujourd’hui disséminée en France et dans le monde entier. Il s’agit également d’entretenir la flamme d’un certain esprit de famille, une famille qui prit toujours soin d’elle-même et accorda un prix à sa propre tradition.
Ce site Internet constitue un outil pour maîtriser l’inévitable fragmentation de sa mémoire collective, et pour compenser l’éparpillement d’une postérité, dont Charles Maurras vitupérait contre son « énergie populatrice ».

De même que jadis nous publiions nos petites plaquettes familiales qui dorment aujourd’hui dans telle ou telle bibliothèque, ce site ouvre à ceux qui le souhaitent les fenêtres de la maison commune – de certaines de ses pièces du moins, car il comporte un volet réservé aux membres de notre association familiale : actualités, informations généalogiques et biographiques récentes.

On trouvera donc ici, à côté de froides données généalogiques, notre légende dorée au travers de la galerie de nos « illustres », ainsi que de souvenirs dont la valeur réside dans leur subjectivité : portraits, images d’objets emblématiques ou de lieux de mémoire, documents autographes. Nombre de ressources ont vocation à s’y agréger progressivement : publications de membres de la famille, travaux portant sur elle, avis d’auteurs, chroniqueurs ou polémistes qui en brossent un portrait multicolore et pas toujours amène.

Membres de la famille, amateurs de biographies, historiens du protestantisme ou de la bourgeoisie intellectuelle du XIXe siècle, généalogistes, simples passants : bienvenue à vous tous ! Et n’oubliez pas que ce site, en constante évolution, se nourrira des apports de chacun.
Merci de votre visite et bonne promenade…

Histoire de la famille

De nombreuses archives et documents notariés permettent de rattacher les origines de la famille Monod au Pays de Gex.

Le patronyme
En l’absence de tout document écrit ou d’événement historique fondateur, deux hypothèses semblent les plus vraisemblables.

La première rattache le nom de Monod à la racine germanique Haim, qui a donné l’allemand Heim, Heimat (la maison, la terre natale), et l’anglais Home. Haim a donné au cas-accusatif les noms de famille Haimon et Hémon, ainsi que les noms de baptême Aymon, ou Aymond, très répandus au Moyen Age.
Ces noms et prénoms ont procuré un grand nombre de diminutifs : Aymonet, Aymonin, Aymonot, Aymonod. Puis, par aphérèse, Monet, Mounet, Monod, Monin, Monnot, etc…

La seconde expliquerait le nom par les mêmes mécanismes, en remplaçant la racine Haim par les noms de baptême de Simon ou Raymond.

Les archives
Dés la fin du Moyen Age, la patronyme de Monod est répandu dans la région située entre Jura et lac Léman. Les archives de Vuillerens (détruites dans un incendie pour la période de 1550 à 1650) et des communes avoisinantes permettent de trouver la trace de nombreux homonymes.
De 1438 à 1458, un Monod a été prieur de Saint-Paul-de-Cossonnay. Sont également cités : en 1454, Noble Egrège docteur Aymon Monod ; en 1498, Pierre Monod ; en 1538, Noble Estiennaz Monod ; en 1454, Noble Claude Monod.

Jacques Monod épouse « Honorée » Clauda Péclard, fille de Guillaume Péclard , vers 1590, à Vullierens, en pays de Vaud. « Honorable » Jacques reçoit par la suite la bourgeoisie de Vuillerens. Le couple aura un fils : André.

André Monod s’établit à Vevey en 1622, où il épouse Marguerite Gondoux. Ils auront deux enfants : Pierre-André, décédé sans alliance, et Abram-Christin, né le 7 mai 1642.

Abram-Christin Monod épouse Jeanne Mégrier à Morges, en 1664, ils auront sept enfants. Le second, né vers 1672, se prénomme David-Bernard, le troisième Jean-François ; ils seront les chefs des deux branches française et suisse, qui prospèreront au XIXe siècle.

David-Bernard Monod est reçu bourgeois à Genève en le 10 juin 1703. Il épouse en première noce Louise Hurtebinet, dont il n’aura pas de descendance, et en seconde noce, le 30 aout 1711, Jeanne-Marie Korn, fille d’un pasteur allemand, originaire de Brême.
Ils auront cinq enfants ; seul le second, Gaspard-Joël, né le 27 janvier 1717, aura une descendance.

Gaspard-Joël Monod est consacré au ministère le 2 janvier 1742, à Genève. Les archives et documents de famille sont très incomplets et ne permettent de retracer que dans les grandes lignes ses voyages en Europe.
En 1746, il est précepteur en Hollande. En 1759, il est consacré comme Deacon par l’évêque de Rochester, et la même année, il est autorisé par l’évêque de Londres à exercer son ministère en Guadeloupe (alors possession anglaise), ce qu’il fera de 1759 à 1764. En 1760, le roi d’Angleterre Georges III le nomme chapelain du gouverneur de la Guadeloupe.
Le 7 janvier 1764, Gaspard-Joël épouse Suzanne-Madeleine Puerari à Genève. Il est nommé la même année pasteur de la paroisse de Huntingfield, bien qu’il n’y ait aucune trace dans les archives paroissiales qu’il y ait demeuré.
Gaspard-Joël et Suzanne-Madeleine ont trois enfants : Jean, Gérard-Marie et Elisabeth.

Jean épousera Louise-Philippine de Coninck le 18 janvier 1793 à Copenhague.

Les de Coninck
Les de Coninck sont originaires du nord de la France, prés de la frontière actuelle avec la Belgique.

Le patronyme
Coninck est la variante flamande du patronyme germanique König, le roi. L’hypothèse la plus vraisemblable est que ce nom était à l’origine un surnom ou un sobriquet, devenu d’usage avec le temps.

Deux autres hypothèses sont également à évoquer.
La première est liée à la coutume des concours de tir à l’arc, très en vogue pendant des siècles dans le Nord de la France et de l’Europe. Le surnom de « Roi » désignait le vainqueur d’un concours, ou tout champion reconnu.
La seconde est liée au pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Selon certaines traditions, le premier pèlerin d’un groupe qui apercevait la cathédrale était surnommé « Roi du pèlerinage ».

Les archives
Gilles de Coninck , habitant de Bailleul, commune située entre Lille et Dunkerque, épouse en 1598 Jeanne Van Asseem. De leur descendance, on ne connaît qu’un fils, Jean.

Jean de Coninck épouse en 1616 à Ypres Marie de Buckere. Par la suite, la famille s’installera à Anvers, où Jean est négociant. Ils auront un fils, François ; le reste de leur descendance n’est pas connue.

François de Coninck quitte Anvers pour s’installer à Rouen comme négociant, il obtiendra la bourgeoisie de la ville. Il se convertit au protestantisme. En 1654, à Quevilly, Il épouse Catherine Crommelin, originaire de Saint-Quentin. On connaît un de leur enfants : Frédéric, né en 1660.

Frédéric de Coninck épouse Marie Camin, née à Abbeville en 1659. Le mariage a lieu en 1686 à Hollingbourne, dans le comté de Kent, en Angleterre. Frédéric s’installera à Schiedam, pour y exercer la profession de tanneur. En 1692, ils donnent naissance à un fils, Jean.

Jean de Coninck est négociant. Il part s’installer à Batavia (l’actuelle Jakarta, capitale de l’Indonésie) qui était alors un comptoir de la compagnie néerlandaise des Indes orientales, spécialisée dans le commerce des épices. Il retourne prendre sa retraite à La Haye, et épouse en 1736 Suzanne Esther de Rapin-Thoyras, née en 1710 à Wesel, en Allemagne. En 1740, ils donnent naissance à Frédéric.

Frédéric de Coninck épouse en 1770 Marie de Joncourt, né en 1747 à La Haye. Il fait prospérer la fortune familiale, devient armateur et s’installe à Copenhague, où il sera conseiller du roi du Danemark. Louise-Philippine naît le 25 décembre 1775.

Louise-Philippine épousera Jean Monod le 18 janvier 1793 à Copenhague.